Fondements de l’IA pour l’immobilier d’entreprise

L’intelligence artificielle (IA) redéfinit les paradigmes de la gestion d’actifs dans le secteur de l’immobilier d’entreprise. Loin d’être un simple outil d’automatisation, elle constitue un levier stratégique pour transformer des données brutes et complexes en décisions éclairées, optimisant ainsi la performance des portefeuilles. L’adoption de l’IA pour l’immobilier d’entreprise n’est plus une perspective lointaine, mais une nécessité opérationnelle pour les acteurs souhaitant conserver un avantage concurrentiel.

Cette transformation repose sur une transition fondamentale : passer d’une gestion réactive, souvent dépendante de processus manuels et de données fragmentées, à une gestion proactive et pilotée par la donnée contractuelle et technique. Les usages concrets de l’IA pour l’immobilier d’entreprise couvrent l’ensemble du cycle de vie d’un actif, depuis le suivi rigoureux des baux, la gestion des échéances et des indexations, jusqu’à l’optimisation des charges et l’identification des risques opérationnels et financiers.

Définition et périmètre d’application

L’intelligence artificielle appliquée à ce secteur se distingue de l’automatisation classique par sa capacité à interpréter, apprendre et raisonner à partir de données non structurées. Elle ne se contente pas d’exécuter des tâches répétitives, mais analyse des informations complexes pour en extraire une valeur stratégique. Le périmètre de l’IA pour l’immobilier d’entreprise s’articule autour de plusieurs technologies clés qui travaillent de concert.

Les technologies fondamentales incluent :

  • Le traitement du langage naturel (NLP) : Cette branche de l’IA permet aux machines de lire, comprendre et interpréter le langage humain. Dans l’immobilier, son application principale est l’analyse automatique de documents juridiques et contractuels (baux, actes de vente, règlements de copropriété) pour en extraire des informations cruciales comme les dates clés, les clauses spécifiques ou les obligations des parties.
  • L’apprentissage automatique (Machine Learning) : Les algorithmes de machine learning développent des modèles prédictifs en s’entraînant sur de vastes ensembles de données historiques. Ils peuvent ainsi prévoir les tendances du marché, estimer la valeur d’un bien, anticiper les risques de vacance locative ou encore prédire les besoins de maintenance sur un équipement.
  • La vision par ordinateur (Computer Vision) : Moins courante mais en plein essor, cette technologie analyse des images et des vidéos. Elle peut être utilisée pour surveiller l’état des bâtiments via des drones, analyser l’occupation des espaces ou encore assister dans les processus de due diligence en identifiant des non-conformités structurelles.
  • Les systèmes multi-agents : Il s’agit d’architectures avancées où plusieurs agents IA spécialisés collaborent pour résoudre un problème complexe. Un agent peut être expert en extraction de données de baux, un autre en analyse financière, et un troisième en veille de marché, le tout coordonné par une IA centrale. Cette approche est au cœur des systèmes multi-agents IA qui démultiplient la capacité d’analyse.

Les catalyseurs de l’adoption de l’IA dans le secteur

L’intégration croissante de l’IA pour l’immobilier d’entreprise est motivée par une convergence de facteurs technologiques, économiques et concurrentiels. Si le secteur a longtemps été perçu comme conservateur, plusieurs catalyseurs accélèrent aujourd’hui sa transformation numérique. Une étude de Knight Frank souligne que l’adoption de l’IA dans l’immobilier d’entreprise gagne du terrain, principalement pour améliorer l’efficacité opérationnelle et la gestion prédictive.

Les quatre principaux moteurs de l’adoption de l’IA

  1. Explosion du volume de données : Le secteur génère une quantité massive de données, majoritairement non structurées (contrats, rapports d’expertise, e-mails, plans). L’IA est la seule technologie capable de traiter cette volumétrie à grande échelle pour en extraire des insights exploitables.
  2. Pression sur l’efficacité opérationnelle : Face à la hausse des coûts d’exploitation et à la complexité réglementaire, les gestionnaires d’actifs recherchent des gains de productivité. L’automatisation des tâches chronophages (saisie de données, reporting) libère les équipes pour des activités à plus forte valeur ajoutée.
  3. Exigence de prise de décision rapide et fiable : La volatilité des marchés immobiliers impose une agilité accrue. L’IA fournit des analyses prédictives et des modélisations de scénarios qui permettent aux décideurs de réagir rapidement aux opportunités et aux menaces, sur la base de faits et non d’intuitions.
  4. Maturité et accessibilité des technologies IA : Les solutions d’IA sont aujourd’hui plus robustes, plus faciles à intégrer et leur coût a diminué. Des plateformes spécialisées, comme celles développées par Algos, permettent aux entreprises de déployer une intelligence artificielle gouvernée et souveraine sans nécessiter des investissements prohibitifs en R&D interne.

L’extraction et la structuration des données immobilières

Schéma illustrant comment l'IA pour l'immobilier d'entreprise optimise les processus en analysant les données clés.
Schéma illustrant comment l’IA pour l’immobilier d’entreprise optimise les processus en analysant les données clés.

La pierre angulaire d’une gestion d’actifs performante est la qualité des données sur lesquelles elle repose. Or, une part écrasante de l’information stratégique d’un portefeuille immobilier est contenue dans des documents non structurés, principalement les baux commerciaux. L’extraction manuelle de ces informations est non seulement lente et coûteuse, mais également source d’erreurs. L’IA pour l’immobilier d’entreprise résout ce problème en automatisant l’analyse de ces documents pour créer un référentiel de données fiable et centralisé.

Automatisation de l’analyse des baux et des contrats

Les algorithmes d’IA, notamment ceux basés sur le NLP, sont capables de lire et d’interpréter des centaines de pages de contrats en quelques secondes. Ils identifient et extraient avec précision les informations critiques, les classifient et les structurent dans une base de données exploitable. Ce processus, connu sous le nom d’extraction de données de baux (AI lease abstraction), est en train de transformer l’immobilier commercial en libérant les équipes de tâches à faible valeur.

L’apport de l’IA pour l’immobilier d’entreprise dans ce domaine est considérable. Pour garantir une précision maximale, des architectures avancées sont nécessaires. Par exemple, Algos a développé un moteur d’orchestration, le CMLE Orchestrator, qui pilote des IA expertes en analyse documentaire. Ce système décompose le contrat, soumet chaque clause à un agent spécialisé, puis fait valider le résultat par un agent critique interne. Ce cycle de validation itératif permet de garantir une fiabilité supérieure à 99 %, assurant que les données extraites sont d’une qualité irréprochable.

Type de donnée Exemple Valeur ajoutée
Informations financières Loyer de base, provisions sur charges, dépôt de garantie, clauses d’indexation (ex: ILC, ILAT). Automatisation du calcul des révisions de loyer, anticipation des flux de trésorerie, fiabilisation de la facturation.
Dates et échéances clés Date de prise d’effet, date de fin, périodes triennales, préavis de résiliation, dates de renouvellement. Création d’un échéancier dynamique, envoi d’alertes automatiques pour ne manquer aucune date critique, sécurisation des revenus.
Clauses opérationnelles Obligations d’entretien et de réparation (art. 605/606), destination des lieux, clauses de cession. Clarification des responsabilités, prévention des litiges, optimisation de la répartition des charges, gestion des risques.
Informations sur les parties Coordonnées du locataire et du bailleur, garanties, informations sur la société (Kbis). Centralisation des contacts, facilitation de la communication, évaluation de la solidité financière du locataire.
Données spécifiques Clauses vertes, surface louée (SUBL/SDP), conditions suspensives, options d’achat. Suivi des engagements RSE, optimisation du ratio d’occupation, pilotage des conditions contractuelles complexes.

Fiabilisation et gestion de la qualité des données

Extraire les données n’est que la première étape. L’IA pour l’immobilier d’entreprise joue également un rôle crucial dans la fiabilisation de ce référentiel. Les modèles peuvent être entraînés à détecter des anomalies et des incohérences, que ce soit au sein d’un même document ou entre plusieurs sources de données (par exemple, entre un bail et le système de gestion immobilière).

Le processus de fiabilisation se déroule généralement en plusieurs temps :

  1. Validation croisée : L’IA compare les informations extraites des baux avec les données existantes dans l’ERP ou le CRM de l’entreprise. En cas d’écart (par exemple, un montant de loyer différent), une alerte est générée pour une vérification humaine.
  2. Détection d’incohérences : L’algorithme peut repérer des anomalies logiques, comme une date de fin de bail antérieure à la date de début, ou une clause d’indexation faisant référence à un indice qui n’existe plus.
  3. Standardisation et normalisation : Les informations sont uniformisées dans un format standard. Les adresses sont géocodées, les noms de société sont alignés sur les registres officiels, et les devises sont converties, garantissant une base de données homogène et prête pour l’analyse.
  4. Enrichissement des données : L’IA peut compléter les informations manquantes en se connectant à des sources externes (cadastre, données de marché) pour enrichir la fiche d’un actif avec des informations contextuelles pertinentes.

Ce travail de fond sur la qualité des données est essentiel pour construire une plateforme IA d’entreprise fiable, capable de supporter des décisions stratégiques.

Optimisation de la gestion d’actifs et des opérations

Environnement de travail moderne où l'IA pour l'immobilier d'entreprise aide à la prise de décision stratégique.
Environnement de travail moderne où l’IA pour l’immobilier d’entreprise aide à la prise de décision stratégique.

Une fois les données contractuelles et techniques extraites, structurées et fiabilisées, l’IA pour l’immobilier d’entreprise permet de passer à un niveau supérieur de pilotage. La gestion d’actifs cesse d’être une série de tâches administratives pour devenir une fonction stratégique, proactive et optimisée, capable d’anticiper les événements et d’améliorer la performance globale du portefeuille immobilier.

Pilotage proactif grâce aux tableaux de bord et aux alertes

Les données structurées alimentent en temps réel des tableaux de bord dynamiques et des systèmes d’alertes automatiques. Cette visualisation centralisée offre aux gestionnaires une vue à 360 degrés sur leur portefeuille, leur permettant d’identifier instantanément les risques et les opportunités. La transition d’une gestion réactive à une gestion proactive devient alors une réalité tangible. L’impact de l’IA sur la prise de décision dans l’immobilier commercial est particulièrement notable dans ce domaine.

Les bénéfices d’un tel pilotage sont multiples :

  • Anticipation des échéances critiques : Des alertes automatiques sont configurées pour les dates de fin de bail, les préavis de résiliation ou les échéances de renouvellement. Le gestionnaire est notifié suffisamment à l’avance pour engager les négociations et éviter la vacance locative.
  • Sécurisation des revenus locatifs : L’IA automatise le suivi des indexations de loyer et des régularisations de charges. Elle calcule les nouveaux montants et peut même préparer les avis d’échéance, éliminant les oublis et les erreurs qui représentent un manque à gagner significatif.
  • Gestion des risques contractuels : Le système peut signaler les baux arrivant à expiration dans les 12 prochains mois, les locataires présentant des retards de paiement récurrents, ou les clauses de sortie anticipée qui pourraient être activées.
  • Traçabilité et auditabilité : Chaque donnée affichée dans un tableau de bord est traçable jusqu’à sa source dans le document original. Cette transparence est cruciale pour la conformité réglementaire et les audits internes. Une plateforme comme Omnisian permet d’offrir cet accès à une intelligence orchestrée et fiable, où chaque information est vérifiable.

Vers la maintenance prédictive et l’optimisation des charges

L’application de l’IA pour l’immobilier d’entreprise ne se limite pas à la gestion contractuelle. Elle s’étend également à l’exploitation technique des bâtiments, un domaine où les gains potentiels sont considérables. En analysant les données issues des capteurs IoT (Internet of Things), des systèmes de gestion technique du bâtiment (GTB/GTC) et des logiciels de GMAO (Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur), l’IA peut optimiser la performance des actifs physiques.

Optimisation technique des bâtiments par l’IA

  • Maintenance prédictive : Plutôt que de suivre un calendrier de maintenance fixe (préventive) ou d’intervenir après une panne (curative), l’IA analyse en continu les données de fonctionnement des équipements (ascenseurs, CVC, etc.). Elle détecte des signaux faibles de défaillance et prédit le moment optimal pour une intervention, réduisant les coûts de réparation et les interruptions de service. Comme le souligne JLL, l’IA est utilisée pour analyser les données des systèmes de gestion des bâtiments afin de comprendre la performance des équipements.
  • Optimisation de la consommation d’énergie : Les algorithmes d’IA peuvent ajuster en temps réel le chauffage, la ventilation et l’éclairage en fonction de l’occupation réelle des locaux, des conditions météorologiques et des tarifs de l’énergie. Il en résulte des économies substantielles sur les factures énergétiques et une amélioration du bilan carbone du bâtiment, un enjeu majeur de la durabilité immobilière.
  • Réduction des charges locatives : Une meilleure gestion de l’énergie et une maintenance optimisée se traduisent directement par une baisse des charges refacturées aux locataires. Cet avantage compétitif renforce l’attractivité du bien et la satisfaction des occupants, contribuant à un meilleur taux de rétention.

Aide à la prise de décision stratégique pour le portefeuille

Un tableau de bord épuré symbolisant la clarté apportée par l'IA pour l'immobilier d'entreprise dans les finances.
Un tableau de bord épuré symbolisant la clarté apportée par l’IA pour l’immobilier d’entreprise dans les finances.

Au-delà de l’optimisation opérationnelle, la véritable puissance de l’IA pour l’immobilier d’entreprise réside dans sa capacité à éclairer les décisions stratégiques à long terme. En agrégeant et en analysant des données internes et externes, elle fournit aux investisseurs et aux gestionnaires de portefeuille les outils nécessaires pour évaluer les actifs, identifier les opportunités de croissance et modéliser l’avenir de leurs investissements avec une précision inédite.

Analyse du marché et évaluation des biens

L’évaluation d’un bien immobilier dépend de multiples facteurs, allant de ses caractéristiques intrinsèques aux dynamiques de son micro-marché. L’IA permet de dépasser les méthodes d’évaluation traditionnelles en intégrant une quantité et une variété de données bien plus importantes. Les algorithmes peuvent analyser les tendances du marché et prévoir la valeur des biens, offrant une vision plus fine et dynamique.

Les capacités d’analyse de l’IA pour l’évaluation et la stratégie de portefeuille incluent :

  • Agrégation de données hétérogènes : L’IA collecte et normalise des données provenant de sources multiples : transactions immobilières publiques, données démographiques (INSEE), projets d’urbanisme (permis de construire), données de transport, et même des indicateurs de vitalité économique locale (ouverture/fermeture de commerces).
  • Identification de facteurs de valeur cachés : Grâce au machine learning, les modèles peuvent identifier des corrélations non évidentes entre certaines caractéristiques et la valeur d’un bien. Par exemple, la proximité d’un certain type de service ou l’amélioration d’une ligne de transport peut avoir un impact quantifiable sur les loyers futurs.
  • Benchmarking concurrentiel dynamique : L’IA peut analyser en temps réel les biens concurrents dans une zone géographique donnée, en comparant les loyers demandés, les taux de vacance, les prestations offertes, et fournir un positionnement précis de l’actif par rapport à son marché. Pour aller plus loin, des solutions complètes permettent d’intégrer cette veille concurrentielle dans les processus décisionnels.
  • Détection d’opportunités d’investissement : En croisant les critères de recherche d’un investisseur (type d’actif, zone, rendement cible) avec les données de marché, l’IA peut identifier de manière proactive des biens « off-market » ou des zones à fort potentiel de croissance qui échappent aux analyses conventionnelles.

Scénarisation et modélisation des investissements

L’une des applications les plus stratégiques de l’IA pour l’immobilier d’entreprise est la modélisation prédictive. Elle permet de simuler l’impact de différentes décisions sur la performance financière d’un actif ou d’un portefeuille complet. L’utilisation de l’IA pour l’analyse prédictive dans l’immobilier commercial permet de tester des hypothèses et de quantifier les risques avant d’engager des capitaux importants.

Ces simulations permettent d’arbitrer entre plusieurs scénarios stratégiques. Par exemple, un gestionnaire peut modéliser l’impact d’une rénovation majeure, d’une renégociation de baux ou d’une cession d’actifs.

Scénario Variables clés Indicateur de performance (KPI)
Acquisition d’un nouvel actif Prix d’achat, coût des travaux, loyer potentiel, taux de vacance prévisionnel, évolution du marché local. Taux de rendement interne (TRI), Valeur actuelle nette (VAN), Cash-on-cash return.
Rénovation énergétique Coût de l’investissement, subventions, économies d’énergie projetées, impact sur la valeur locative, attractivité pour les locataires. Retour sur investissement (ROI), augmentation de la valeur verte de l’actif, réduction du risque d’obsolescence.
Arbitrage (Vente d’un actif) Prix de vente estimé, fiscalité sur la plus-value, coût d’opportunité, conditions de marché. Optimisation du rendement global du portefeuille, libération de capital pour réinvestissement.
Renégociation d’un bail clé Nouveau loyer, durée d’engagement, franchise de loyer, impact sur la valorisation de l’immeuble. Taux d’occupation, durée moyenne pondérée des baux (WALT), sécurisation des flux de revenus.

Mettre en œuvre une IA pour l’immobilier d’entreprise : méthodologie et prérequis

Le déploiement réussi d’une solution d’IA pour l’immobilier d’entreprise ne se résume pas à un choix technologique. Il s’agit d’un projet de transformation qui requiert une méthodologie structurée, une gouvernance claire et une attention particulière aux prérequis humains et organisationnels. Une approche progressive et maîtrisée est la clé pour maximiser les chances de succès et assurer un retour sur investissement optimal.

Les étapes clés d’un projet d’intégration

L’intégration d’une plateforme d’IA doit suivre une feuille de route rigoureuse, alignée sur les objectifs stratégiques de l’entreprise. Chaque étape doit être validée avant de passer à la suivante pour garantir que la solution répondra parfaitement aux besoins métiers.

  1. Cadrage stratégique et définition des besoins : La première phase consiste à identifier les cas d’usage prioritaires. S’agit-il d’automatiser l’extraction des données de baux pour fiabiliser le reporting ? D’optimiser la maintenance ? Ou d’améliorer l’analyse de marché ? Cette étape permet de définir des objectifs clairs et mesurables.
  2. Audit des données et des systèmes existants : Il est essentiel d’évaluer la qualité, la disponibilité et le format des données existantes. Un audit permet d’identifier les sources de données (GED, ERP, fichiers Excel) et de planifier les travaux de préparation nécessaires.
  3. Sélection de la solution et du partenaire : Le choix doit se porter sur une solution qui non seulement répond aux besoins fonctionnels, mais offre aussi des garanties en matière de sécurité, de souveraineté des données et de capacité d’évolution. L’expertise du partenaire dans l’orchestration d’IA est un critère déterminant.
  4. Projet pilote (Proof of Concept – PoC) : Avant un déploiement à grande échelle, il est recommandé de mener un projet pilote sur un périmètre restreint (par exemple, un portefeuille de 50 baux). Le PoC permet de valider la performance de la technologie, d’ajuster les paramétrages et de démontrer la valeur ajoutée aux équipes.
  5. Déploiement progressif et intégration : Une fois le pilote validé, la solution est déployée progressivement sur l’ensemble du périmètre. Cette phase inclut l’intégration avec les systèmes d’information existants (ERP, CRM) pour assurer une circulation fluide de l’information et éviter les silos de données.
  6. Conduite du changement et formation : Les équipes doivent être formées à l’utilisation des nouveaux outils. La conduite du changement est cruciale pour assurer l’adhésion des utilisateurs et maximiser l’adoption de la solution.

Gouvernance des données et compétences nécessaires

La technologie seule ne suffit pas. Le succès d’un projet d’IA pour l’immobilier d’entreprise repose sur des fondations organisationnelles solides. La mise en place d’une gouvernance robuste et le développement des compétences adéquates sont des prérequis indispensables.

Les piliers d’une mise en œuvre réussie sont :

  • Une gouvernance des données claire : Il est impératif de définir qui est responsable de la qualité des données, qui y a accès et comment elles sont utilisées. Cette gouvernance garantit la cohérence, la sécurité et la conformité du patrimoine informationnel de l’entreprise. La gouvernance de l’IA est un enjeu central.
  • La souveraineté et la conformité réglementaire : Les données immobilières sont sensibles et souvent confidentielles. Il est crucial de choisir une solution garantissant une IA souveraine, avec un hébergement et un traitement des données sur le territoire national, et une conformité stricte avec les réglementations en vigueur, notamment le RGPD. C’est un engagement fondamental pour des acteurs comme Algos, qui assurent un traitement 100% en France et une conception conforme au RGPD.
  • Le développement de compétences internes : Les équipes doivent monter en compétence pour piloter les outils d’IA, interpréter les résultats fournis par les algorithmes et transformer ces insights en actions concrètes. Cela peut passer par des formations ou le recrutement de profils spécialisés comme des « data analysts ».
  • Une collaboration étroite entre métier et IT : Le projet doit être porté conjointement par les équipes métiers (gestionnaires d’actifs, juristes) et la direction des systèmes d’information (DSI). Cette collaboration assure que la solution technologique est parfaitement alignée avec les réalités et les besoins opérationnels.

Mesure de la performance et perspectives d’évolution

Pour justifier l’investissement et pérenniser la démarche, il est essentiel de mesurer l’impact concret de l’IA pour l’immobilier d’entreprise. Cela passe par la définition d’indicateurs de succès clairs et par une projection sur les évolutions futures de la technologie, tout en gardant une conscience aiguë des risques associés.

Définir les indicateurs de succès et calculer le ROI

L’évaluation de la performance d’un projet d’IA doit combiner des métriques quantitatives et qualitatives pour capturer l’ensemble de ses bénéfices. Le calcul du retour sur investissement (ROI) permet d’objectiver la valeur créée par la technologie. D’après un rapport de Deloitte, le niveau d’adoption de l’IA dans l’immobilier commercial est encore naissant, ce qui souligne l’importance pour les pionniers de bien mesurer leurs gains pour justifier leur avance.

Cadre de mesure de la performance de l’IA

  • Indicateurs quantitatifs :
    • Gains de productivité : Réduction du temps passé sur des tâches manuelles (ex : heures/homme économisées sur la saisie des baux).
    • Réduction des coûts : Diminution des erreurs de facturation, optimisation des charges, baisse des coûts de maintenance.
    • Augmentation des revenus : Sécurisation des indexations de loyer, réduction de la vacance locative grâce à une gestion proactive.
    • Coût total de possession (TCO) : Pour fournir une preuve concrète, l’architecture d’orchestration intelligente d’Algos permet de réduire le TCO jusqu’à 70% par rapport à une approche non optimisée, démontrant un gain financier direct.
  • Indicateurs qualitatifs :
    • Fiabilité des décisions : Amélioration de la qualité et de la rapidité de la prise de décision stratégique.
    • Agilité organisationnelle : Capacité à réagir plus vite aux changements du marché.
    • Satisfaction des collaborateurs : Réduction des tâches répétitives et valorisation du travail des équipes.
    • Qualité des données : Taux d’erreur dans la base de données, complétude des informations sur les actifs.

Tendances futures et gestion des risques associés

L’IA pour l’immobilier d’entreprise est un domaine en constante évolution. Les avancées technologiques ouvrent la voie à des applications toujours plus sophistiquées, tout en soulevant de nouvelles questions en matière de gestion des risques. Selon JLL Spark, parmi les 7000 entreprises mondiales de la PropTech, environ 10% fournissent actuellement des solutions basées sur l’IA, un chiffre qui témoigne du potentiel de croissance.

Les perspectives d’évolution et les défis à anticiper incluent :

  • Hyper-personnalisation des services : L’IA permettra d’analyser les comportements et les préférences des occupants pour leur proposer des services sur mesure, transformant le bâtiment en une plateforme de services et améliorant l’expérience client.
  • Automatisation des transactions : Des systèmes d’agents IA autonomes pourraient gérer des pans entiers du processus transactionnel, de l’identification d’opportunités à la due diligence, jusqu’à la préparation des actes, comme le permettent des solutions avancées comme Autoweb pour la génération de contenu stratégique.
  • Jumeaux numériques et gestion dynamique : L’IA, couplée à la modélisation 3D (BIM) et à l’IoT, permettra de créer des « jumeaux numériques » dynamiques des bâtiments. Ces répliques virtuelles serviront à simuler en temps réel l’impact de modifications ou d’événements, optimisant la gestion de l’espace et la sécurité.
  • Gestion des risques éthiques et des biais : Il sera crucial de s’assurer que les algorithmes ne reproduisent pas de biais existants (par exemple, dans l’évaluation des biens ou la sélection des locataires). Une gouvernance stricte et des audits réguliers seront nécessaires pour garantir une IA équitable et transparente.
  • Sécurité des données renforcée : La centralisation de données sensibles dans des plateformes IA accroît le risque de cyberattaques. Le choix de partenaires offrant des garanties de sécurité de niveau entreprise, avec un chiffrement systématique et un cloisonnement des données, sera non négociable.