Définir le cadre stratégique avant de choisir un logiciel IA pour entreprise

L’adoption de l’intelligence artificielle en entreprise n’est plus une simple option technologique, mais un levier stratégique majeur. Selon des rapports de l’OCDE, on observe une accélération de l’adoption, mais aussi des écarts croissants entre les entreprises pionnières et les autres. Dans ce contexte, le choix d’un logiciel IA pour entreprise ne peut être laissé au hasard. Il s’agit d’une décision qui engage la sécurité des données, la conformité réglementaire et la souveraineté numérique de l’organisation. Une démarche rigoureuse, initiée bien avant l’évaluation des solutions du marché, est indispensable pour garantir le succès du projet et la pérennité de l’investissement.

Cette démarche de « due diligence » doit commencer par une analyse interne approfondie. Avant de s’interroger sur les capacités d’un outil, il est fondamental de définir précisément les objectifs métier à atteindre, d’évaluer la criticité des données qui seront manipulées et d’anticiper les contraintes d’intégration. C’est en établissant ce cahier des charges stratégique que l’entreprise pourra évaluer objectivement les offres et sélectionner le logiciel IA pour entreprise qui répondra non seulement à ses besoins fonctionnels, mais aussi à ses exigences de gouvernance et de sécurité.

Aligner les objectifs métier et les fonctionnalités IA attendues

Le point de départ de toute sélection d’un logiciel IA pour entreprise est une analyse interne rigoureuse, et non une revue des solutions disponibles sur le marché. La première étape consiste à traduire des objectifs métier clairs et mesurables en fonctionnalités IA spécifiques. Cette démarche assure que la technologie reste un moyen au service de la stratégie, et non une fin en soi. L’enjeu est de justifier l’investissement par la valeur ajoutée tangible attendue, qu’il s’agisse de gains de productivité, d’amélioration de l’expérience client ou d’optimisation des processus. Une plateforme IA pour entreprise doit être évaluée sur sa capacité à résoudre des problèmes concrets.

La formalisation de cette adéquation entre besoin et solution peut être structurée autour des points suivants :

  • Formalisation du cas d’usage : Définir précisément le problème à résoudre ou l’opportunité à saisir. Par exemple, au lieu de « améliorer le support client », spécifier « réduire de 30 % le temps de traitement des demandes de niveau 1 ».
  • Identification des fonctionnalités requises : Traduire le cas d’usage en capacités techniques. Pour l’exemple précédent, cela impliquerait des fonctionnalités de traitement du langage naturel (NLP) pour la compréhension des tickets, de classification automatique pour leur routage et d’IA générative pour la suggestion de réponses.
  • Définition des indicateurs de performance (KPI) : Établir les métriques qui permettront de mesurer le succès du projet. Ces KPI doivent être directement liés à l’objectif métier initial (ex. : temps de résolution moyen, taux de satisfaction client, nombre de tickets traités par agent).
  • Cartographie des processus impactés : Analyser comment le logiciel IA pour entreprise s’intégrera dans les workflows existants et identifier les changements organisationnels nécessaires pour en maximiser les bénéfices.

Évaluer la criticité des données et des processus concernés

Avant même de considérer une solution externe, une classification des actifs informationnels et des processus est impérative. Cette approche par les risques permet de définir le niveau d’exigence qui sera appliqué aux fournisseurs potentiels. Toutes les données et tous les processus n’ont pas la même valeur ni la même sensibilité. Un logiciel IA pour entreprise destiné à analyser des données publiques n’aura pas les mêmes contraintes qu’un outil traitant des données de santé ou des secrets industriels.

Cette classification détermine le socle des exigences en matière de sécurité, de confidentialité et de souveraineté. Elle constitue une grille de lecture objective pour évaluer si les garanties d’un fournisseur sont en adéquation avec les risques encourus. L’analyse peut être synthétisée dans un tableau de criticité, qui servira de référence tout au long du processus de sélection.

Niveau de Criticité Type de Donnée/Processus Exigence de Contrôle
Faible Données publiques, veille concurrentielle, analyse de tendances de marché. Contrôles de base (authentification, journalisation). Hébergement flexible.
Interne Données opérationnelles non sensibles, gestion de connaissances internes, documents projet. Contrôles d’accès renforcés (RBAC), chiffrement des données au repos.
Confidentiel Données financières, secrets industriels, plans stratégiques, données R&D. Chiffrement de bout en bout, cloisonnement strict, audits de sécurité réguliers. Exigences de souveraineté élevées.
Sensible (RGPD) Données personnelles, données de santé, informations d’identification, données RH. Conformité RGPD stricte, AIPD obligatoire, anonymisation, traçabilité totale, localisation des données maîtrisée.

Analyser la conformité réglementaire de la solution

Un logiciel IA pour entreprise doit garantir la souveraineté des données et une réversibilité contractuelle claire.
Un logiciel IA pour entreprise doit garantir la souveraineté des données et une réversibilité contractuelle claire.

Dans un environnement légal en constante évolution, la conformité n’est pas une option, mais une condition sine qua non pour le déploiement d’un logiciel IA pour entreprise. Les réglementations comme le RGPD et le futur AI Act européen imposent des obligations précises aux responsables de traitement et à leurs sous-traitants. Choisir une solution non conforme expose l’entreprise à des risques financiers (amendes), réputationnels et opérationnels (interruption de service) significatifs. L’évaluation de la posture réglementaire d’un fournisseur est donc une étape critique de la sélection.

Vérifier la compatibilité avec le RGPD et la protection des données

Lorsqu’un logiciel IA pour entreprise est amené à traiter des informations personnelles, il tombe directement sous le coup du Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). La responsabilité de l’entreprise est engagée, même si les traitements sont effectués par un tiers. Il est donc crucial de s’assurer que le fournisseur offre des garanties contractuelles et techniques solides. Comme le souligne l’ICO, l’autorité britannique de protection des données, l’application des principes du RGPD aux systèmes d’IA est un exercice complexe qui requiert une attention particulière.

L’audit des garanties du fournisseur doit porter sur plusieurs points de contrôle essentiels :

  • Transparence et licéité du traitement : Le fournisseur doit être capable d’expliquer comment les données sont utilisées par ses algorithmes et sur quelle base légale (consentement, intérêt légitime, etc.) le traitement repose.
  • Principe de minimisation (« Privacy by Design ») : La solution doit être conçue pour ne collecter et traiter que les données strictement nécessaires à la finalité poursuivie. La capacité à réaliser des traitements sur des données pseudonymisées est un atout majeur.
  • Accompagnement pour l’Analyse d’Impact (AIPD) : Pour tout traitement de données personnelles à grande échelle ou jugé à risque, une AIPD est obligatoire. Le fournisseur doit fournir toute la documentation nécessaire à sa réalisation.
  • Gestion des droits des personnes : La solution doit intégrer des mécanismes permettant de répondre aux demandes de droit d’accès, de rectification, d’effacement ou de portabilité des données.
  • Sécurité et notification des violations : Le contrat doit spécifier clairement les mesures de sécurité mises en œuvre et les modalités de notification en cas de violation de données.

À titre d’exemple, Algos intègre ces exigences au cœur de sa plateforme, avec une conception « Privacy by Design », la présence d’un Délégué à la Protection des Données (DPO) désigné et une politique de « Zero Data Retention » qui garantit qu’aucune donnée client n’est conservée après traitement. Une IA conforme au RGPD est un prérequis non négociable.

Anticiper les exigences de l’AI Act et de la réglementation IA émergente

Au-delà du RGPD, le paysage réglementaire de l’IA est en pleine structuration, avec en première ligne l’AI Act européen. Ce règlement, qui entrera progressivement en vigueur, vise à établir un cadre harmonisé pour le développement et l’utilisation de l’intelligence artificielle. Il introduit une approche basée sur les risques, qui aura des implications directes sur le choix et le déploiement d’un logiciel IA pour entreprise. Le cadre juridique européen pour l’IA vise à garantir que les systèmes respectent les droits fondamentaux et les règles de sécurité.

Il est donc stratégique de choisir un partenaire dont la philosophie et l’architecture sont déjà alignées sur ces futures obligations. Une IA conforme à l’AI Act sera un gage de pérennité et évitera des migrations coûteuses ou des remises en cause de la solution à moyen terme.

L’AI Act en bref : une approche par les risques Le règlement européen sur l’IA classe les systèmes selon quatre niveaux de risque :

  • Risque inacceptable : Systèmes interdits (ex. : notation sociale par les gouvernements).
  • Risque élevé : Systèmes soumis à des exigences strictes avant leur mise sur le marché (ex. : IA dans les infrastructures critiques, le recrutement, le diagnostic médical). Ces exigences portent sur la qualité des données, la traçabilité, la transparence, la supervision humaine et la cybersécurité.
  • Risque limité : Systèmes soumis à des obligations de transparence (ex. : chatbots qui doivent indiquer qu’ils sont des IA).
  • Risque minimal ou nul : Majorité des applications d’IA (ex. : filtres anti-spam, jeux vidéo). Aucune obligation supplémentaire.

Garantir la souveraineté et la sécurité des données

Environnement de travail sécurisé illustrant l'importance du choix d'un logiciel IA pour entreprise conforme au RGPD.
Environnement de travail sécurisé illustrant l’importance du choix d’un logiciel IA pour entreprise conforme au RGPD.

La souveraineté numérique est la capacité d’une organisation à maîtriser ses données et ses infrastructures numériques, en conformité avec le cadre légal qui la protège. Dans le contexte de l’IA, où des volumes massifs de données stratégiques peuvent être traités, cette maîtrise est cruciale. Elle repose sur deux piliers indissociables : la traçabilité des flux de données et la robustesse des mesures de sécurité. Opter pour une IA souveraine est un choix stratégique qui protège l’entreprise contre les ingérences économiques et les législations extraterritoriales.

Cartographier les flux de données et les lieux d’hébergement

La première étape pour garantir la souveraineté est de savoir précisément où les données transitent et où elles sont stockées. Un fournisseur de logiciel IA pour entreprise doit pouvoir fournir une cartographie complète et transparente de ses flux de données. Cette exigence est fondamentale, car la localisation physique des serveurs détermine le cadre juridique applicable. Par exemple, des données hébergées par une entreprise américaine, même sur des serveurs en Europe, peuvent être soumises au Cloud Act américain, qui autorise les autorités américaines à y accéder. Des solutions techniques comme l’apprentissage fédéré peuvent aider à respecter la souveraineté des données tout en permettant une collaboration transfrontalière, mais la clarté sur l’hébergement principal reste primordiale.

La démarche de vérification doit suivre plusieurs étapes :

  1. Exiger la localisation contractuelle : Le contrat de service doit stipuler sans ambiguïté la localisation géographique des centres de données où seront hébergées et traitées les données primaires.
  2. Identifier les sous-traitants : Demander la liste des sous-traitants ultérieurs (fournisseurs de cloud, services tiers) et leur propre localisation géographique.
  3. Analyser la nationalité du fournisseur : Évaluer la juridiction à laquelle le fournisseur principal est soumis et les lois extraterritoriales qui pourraient s’appliquer.
  4. Valider les certifications : Privilégier les fournisseurs qui peuvent attester de leur localisation via des certifications reconnues (ex. : SecNumCloud en France).

Pour illustrer cette exigence, Algos s’engage à ce que l’intégralité des données et des traitements pour ses clients français soit opérée sur une IA hébergée en France, garantissant ainsi une protection maximale contre les lois non européennes.

Exiger des garanties robustes en matière de cybersécurité et de confidentialité

La souveraineté est vaine sans une sécurité des données irréprochable. Il est impératif d’aller au-delà des discours marketing et d’auditer les mesures techniques et organisationnelles concrètes mises en place par le fournisseur. La protection des données dans l’IA est un domaine critique qui nécessite une « due diligence » approfondie. L’évaluation doit couvrir l’ensemble du cycle de vie de la donnée.

Le tableau suivant liste les domaines de sécurité critiques et les méthodes pour les vérifier :

Domaine de Sécurité Exigence Clé Méthode de Vérification
Chiffrement Les données doivent être chiffrées en transit (ex. : TLS 1.3) et au repos (ex. : AES-256). Demander les protocoles utilisés. Vérifier les rapports de configuration des serveurs.
Gestion des accès Mise en place du principe de moindre privilège, authentification multi-facteurs (MFA), gestion des identités et des accès (IAM). Auditer la politique de gestion des accès. Demander des preuves de la ségrégation des rôles.
Cloisonnement des données Garantie d’une isolation logique et/ou physique stricte entre les données des différents clients (architecture multi-tenant). Exiger une description de l’architecture de la plateforme. Demander les résultats de tests d’intrusion.
Certifications Obtention de certifications reconnues (ex. : ISO 27001, SOC 2, HDS pour les données de santé). Demander les certificats en cours de validité et les rapports d’audit associés.
Politique de sécurité Existence d’une Politique de Sécurité des Systèmes d’Information (PSSI) formelle et d’un plan de réponse à incident. Consulter la documentation et interroger le Responsable de la Sécurité (RSSI).

À ce titre, Algos applique un cloisonnement hermétique des données de chaque client et un chiffrement systématique (TLS 1.3 en transit, AES-256 au repos) pour assurer une confidentialité structurelle.

Évaluer l’architecture technique et l’intégration du logiciel

Schéma conceptuel montrant les critères de décision pour un logiciel IA pour entreprise, comme la sécurité des flux.
Schéma conceptuel montrant les critères de décision pour un logiciel IA pour entreprise, comme la sécurité des flux.

Un logiciel IA pour entreprise, aussi performant soit-il, n’apportera de la valeur que s’il s’intègre harmonieusement dans l’écosystème technologique existant. Une intégration complexe ou défaillante peut générer des coûts cachés importants, des délais de projet et une frustration des utilisateurs. L’évaluation de la maturité technique de la solution et de sa capacité à communiquer avec d’autres systèmes est donc une étape cruciale. Parallèlement, une analyse fine du modèle économique et du coût total de possession (TCO) est indispensable pour garantir la viabilité financière du projet à long terme.

Mesurer la compatibilité avec l’écosystème applicatif existant

L’interopérabilité est la clé d’une adoption réussie. Le logiciel IA pour entreprise doit être capable de se connecter aux sources de données pertinentes et de s’interfacer avec les applications métier (CRM, ERP, GED, etc.) pour automatiser les workflows de bout en bout. Une solution fonctionnant en silo aura une valeur ajoutée limitée. L’analyse de la compatibilité technique doit donc être menée avec rigueur.

Les points de vigilance pour évaluer la capacité d’intégration sont les suivants :

  • Qualité et documentation des API : La solution propose-t-elle des API REST/GraphQL robustes, bien documentées et sécurisées ? La documentation est-elle claire pour les équipes de développement ?
  • Connecteurs natifs : Existe-t-il des connecteurs pré-configurés pour les applications majeures de l’écosystème de l’entreprise (ex. : Salesforce, Microsoft 365, SAP) ?
  • Flexibilité du modèle de données : La solution peut-elle s’adapter aux modèles de données spécifiques de l’entreprise ou impose-t-elle un format rigide ? La gestion des données structurées et non structurées est-elle efficace ?
  • Gestion des permissions : Le logiciel peut-il hériter des droits d’accès et des permissions des systèmes sources (ex. : Active Directory, SharePoint) pour garantir la cohérence de la sécurité ?
  • Scalabilité de l’architecture : L’architecture est-elle conçue pour supporter une montée en charge en termes de volume de données, de nombre d’utilisateurs et de complexité des requêtes ?

Analyser le modèle de tarification et le coût total de possession (TCO)

L’analyse financière doit dépasser le simple coût de la licence ou de l’abonnement. Pour avoir une vision juste de l’investissement, il est essentiel de calculer le Coût Total de Possession (TCO), qui inclut l’ensemble des dépenses directes et indirectes sur le cycle de vie de la solution. Des études, comme celles publiées sur arXiv, soulignent l’importance d’une approche multi-cloud pour optimiser les coûts et éviter la dépendance vis-à-vis d’un seul fournisseur.

Calculer le Coût Total de Possession (TCO) Le TCO d’un logiciel IA pour entreprise se compose de plusieurs éléments :

  • Coûts initiaux : Frais de licence ou de mise en service (setup), coûts de l’intégration initiale, migration des données.
  • Coûts récurrents : Abonnement mensuel/annuel, frais de maintenance et de support, coûts liés à la consommation (ex. : nombre d’appels API, tokens utilisés, heures de calcul GPU).
  • Coûts indirects : Formation des utilisateurs et des administrateurs, temps mobilisé par les équipes internes pour la gestion du projet, coûts d’évolution de l’infrastructure si nécessaire.

Une comparaison rigoureuse des modèles de tarification (abonnement fixe, paiement à l’usage, modèle hybride) est nécessaire pour choisir celui qui est le plus aligné avec les prévisions d’utilisation.

Certaines architectures avancées peuvent avoir un impact significatif sur le TCO. Par exemple, l’architecture d’orchestration intelligente développée par Algos permet, en sélectionnant dynamiquement les modèles et les ressources les plus efficients pour chaque tâche, de réduire le coût total de possession jusqu’à 70 % par rapport à une approche non optimisée reposant sur des modèles monolithiques.

Sécuriser les aspects contractuels et la réversibilité

Le contrat de service est le document qui matérialise l’ensemble des garanties techniques, opérationnelles et juridiques du fournisseur. Sa négociation ne doit pas être prise à la légère. Des clauses claires sur la responsabilité, la propriété intellectuelle et, surtout, la réversibilité sont fondamentales pour protéger l’entreprise et préserver sa liberté stratégique. Anticiper la fin de la relation contractuelle dès son commencement est une marque de maturité et une assurance contre le risque de devenir captif d’une technologie ou d’un prestataire.

Négocier les clauses de responsabilité et de propriété intellectuelle

L’utilisation d’un logiciel IA pour entreprise soulève des questions juridiques nouvelles, notamment en matière de responsabilité et de propriété des actifs générés. Le contrat doit apporter des réponses précises à ces questions pour éviter toute ambiguïté ou litige futur.

Les clauses critiques à examiner avec une attention particulière sont :

  • Clause de responsabilité : Qui est responsable en cas de dommage causé par une décision erronée ou un résultat biaisé de l’IA ? Le contrat doit définir clairement la répartition des responsabilités entre le fournisseur (éditeur du logiciel) et l’entreprise (utilisatrice).
  • Propriété des données sources : Le contrat doit réaffirmer sans équivoque que l’entreprise reste l’unique propriétaire de ses données brutes et qu’elle peut les récupérer à tout moment.
  • Propriété des modèles entraînés et des résultats : À qui appartiennent les modèles d’IA spécifiquement entraînés ou affinés sur les données de l’entreprise ? Qu’en est-il des contenus, analyses et autres résultats générés par l’IA à partir de ces données ? Cette clause est stratégique et doit être négociée finement.
  • Garantie d’éviction : Le fournisseur doit garantir que son logiciel n’enfreint aucun droit de propriété intellectuelle de tiers (brevets, droits d’auteur) et qu’il prendra en charge la défense de l’entreprise en cas de réclamation.

Planifier la réversibilité contractuelle et technique dès le départ

Le risque de « vendor lock-in », ou dépendance vis-à-vis d’un fournisseur, est particulièrement élevé avec les technologies complexes comme l’IA. Pour conserver son agilité et sa capacité à faire évoluer sa stratégie numérique, l’entreprise doit s’assurer de pouvoir changer de solution sans subir de pertes de données ou de perturbations opérationnelles majeures. La réversibilité doit être planifiée sur les plans contractuel et technique.

Pour garantir une sortie maîtrisée, la démarche suivante est recommandée :

  1. Négocier une clause de réversibilité claire : Le contrat doit détailler les obligations du fournisseur en fin de contrat : durée de la période d’assistance à la migration, modalités de collaboration avec le nouveau prestataire, etc.
  2. Spécifier les formats de restitution des données : Exiger que toutes les données (brutes, traitées, métadonnées) et, si possible, les modèles entraînés, soient restitués dans des formats standards, ouverts et interopérables (ex. : JSON, CSV, ONNX pour les modèles).
  3. Définir la procédure de suppression des données : Le fournisseur doit s’engager à supprimer de manière sécurisée et certifiée l’ensemble des données de l’entreprise de tous ses systèmes (production, sauvegarde) après la fin de la période de réversibilité.
  4. Documenter les processus et les configurations : Maintenir une documentation interne à jour sur la manière dont le logiciel IA pour entreprise est configuré et intégré, afin de faciliter une future migration.

Mettre en place un cadre de gouvernance et de validation humaine

Le déploiement d’un logiciel IA pour entreprise ne s’achève pas avec sa mise en production technique. Le succès à long terme dépend de la mise en place d’un cadre de gouvernance robuste, de la formation des équipes et d’un suivi continu de la performance. L’IA ne doit pas être une « boîte noire » opaque ; ses décisions, surtout les plus critiques, doivent rester sous supervision humaine. Une bonne gouvernance de l’IA assure que la technologie reste alignée avec les objectifs, les valeurs et les exigences éthiques de l’entreprise.

Définir les processus de supervision et de contrôle des biais algorithmiques

L’autonomie d’un système d’IA doit être encadrée. Laisser une machine prendre des décisions critiques sans supervision humaine est un risque que peu d’organisations peuvent se permettre. Il est donc essentiel de définir des processus où l’humain reste dans la boucle (« human-in-the-loop »), que ce soit pour valider, corriger ou annuler une décision de l’IA. La recherche, comme celle publiée par arXiv sur l’infrastructure des agents IA, se concentre sur les moyens d’atténuer les interactions nuisibles, ce qui passe souvent par une supervision accrue.

Instaurer une gouvernance efficace Un cadre de gouvernance pour un logiciel IA pour entreprise doit inclure :

  • Un comité de pilotage IA : Une instance pluridisciplinaire (métiers, IT, juridique, DPO) chargée de définir la stratégie, de valider les cas d’usage et de superviser les déploiements.
  • Des processus de validation humaine : Des workflows clairs pour la revue des décisions de l’IA, en particulier pour les processus à haut risque (recrutement, octroi de crédit, diagnostic).
  • Des outils de détection des biais : Des mécanismes pour auditer régulièrement les modèles et leurs résultats afin de détecter et de corriger les biais (liés au genre, à l’origine, etc.) qui pourraient émerger des données d’entraînement.
  • Une traçabilité complète (« audit trail ») : La capacité de journaliser et de retracer chaque décision de l’IA jusqu’à ses données sources et aux étapes de son raisonnement.

À titre d’illustration, l’architecture d’Algos est conçue autour de son moteur CMLE Orchestrator, qui agit comme une IA de gouvernance. Ce système décompose chaque requête, consulte les sources de vérité de l’entreprise, puis exécute un plan d’action. Crucialement, il soumet les résultats à un agent critique interne pour un contrôle qualité. Ce cycle de validation itératif se poursuit jusqu’à l’obtention d’une réponse fiable, permettant de garantir un taux d’hallucination inférieur à 1 % et une auditabilité complète.

Former les équipes et instrumenter le suivi de la performance

La technologie ne délivre sa pleine valeur que si elle est comprise et adoptée par les utilisateurs. Le déploiement d’un nouveau logiciel IA pour entreprise doit s’accompagner d’un plan de gestion du changement et de formation adapté. Les collaborateurs doivent comprendre ce que l’outil fait, comment il fonctionne et quelles sont ses limites. Parallèlement, la mise en place d’indicateurs de performance clairs est indispensable pour mesurer l’impact réel de la solution et justifier le retour sur investissement.

Pour assurer un déploiement réussi et une amélioration continue, les actions suivantes sont recommandées :

  • Concevoir un plan de formation : Développer des modules de formation adaptés aux différents profils d’utilisateurs (opérationnels, managers, administrateurs) pour favoriser une adoption rapide et efficace.
  • Mettre en place des indicateurs de performance (KPI) : Définir et suivre des KPI alignés sur les objectifs métier initiaux (ex. : gain de temps, réduction des erreurs, augmentation du chiffre d’affaires).
  • Instrumenter le suivi technique : Monitorer la performance de la solution (temps de réponse, taux de disponibilité) et la qualité des résultats (taux de pertinence, feedback utilisateur).
  • Créer une boucle de rétroaction : Mettre en place un canal simple pour que les utilisateurs puissent remonter des erreurs ou des suggestions d’amélioration, afin d’affiner continuellement les modèles et les processus.
  • Communiquer sur les succès : Valoriser les réussites et les gains obtenus grâce à l’IA pour renforcer l’adhésion et encourager de nouveaux cas d’usage.

En fin de compte, le choix d’un logiciel IA pour entreprise est une décision stratégique qui va bien au-delà d’une simple évaluation fonctionnelle. Il s’agit d’un partenariat qui engage l’avenir numérique de l’organisation. En suivant une démarche structurée, de la définition des besoins à la mise en place d’une gouvernance, les entreprises peuvent s’assurer de choisir des solutions d’IA performantes, sécurisées et souveraines.