Définition et principe fondamental du RAG
Qu’est-ce que le retrieval augmented generation ?
Le retrieval augmented generation, ou génération augmentée par récupération, est une architecture d’intelligence artificielle conçue pour améliorer la fiabilité et la pertinence des modèles de langage (LLM). Cette technique hybride combine deux processus distincts : d’une part, un mécanisme de récupération d’informations (retrieval) qui recherche des données pertinentes dans une base de connaissances externe et, d’autre part, un modèle de génération de texte (generation) qui utilise ces informations pour formuler une réponse précise et contextualisée.
Contrairement à un LLM standard qui ne s’appuie que sur les connaissances figées acquises lors de son entraînement, un système de retrieval augmented generation pour entreprise ancre chacune de ses réponses dans des sources de données spécifiques, contrôlées et à jour. Ce faisant, il transforme l’IA générative d’un outil de création probabiliste en un système de raisonnement fondé sur des faits vérifiables. L’approche a été formalisée dans des travaux de recherche fondateurs qui ont démontré son efficacité pour les tâches nécessitant une connaissance approfondie.
Le principe fondamental du RAG repose sur une séquence logique :
- Compréhension de la requête : Le système analyse la question de l’utilisateur pour en extraire l’intention et les concepts clés.
- Récupération d’informations : Il interroge une ou plusieurs bases de connaissances (documents internes, bases de données, etc.) pour trouver les extraits les plus pertinents en lien avec la requête.
- Augmentation du contexte : Les informations récupérées sont injectées dans l’invite (prompt) soumise au modèle de langage, lui fournissant un contexte factuel et précis.
- Génération de la réponse : Le LLM synthétise les informations fournies pour construire une réponse cohérente, pertinente et fidèle aux sources.
Cette méthode permet de surmonter les limitations inhérentes des modèles de langage traditionnels et constitue une avancée majeure pour le déploiement de l’IA générative en milieu professionnel.
Le problème des hallucinations et des connaissances obsolètes des LLM
Les modèles de langage à grande échelle (LLM), malgré leurs capacités impressionnantes, présentent deux faiblesses structurelles majeures qui compromettent leur utilisation dans un contexte d’entreprise : les hallucinations et l’obsolescence de leurs connaissances. Ces limites ne sont pas des défauts accidentels, mais des conséquences directes de leur architecture.
Une hallucination désigne la génération par le modèle d’une information qui semble plausible mais qui est factuellement incorrecte, voire entièrement inventée. Ce phénomène survient car un LLM est un modèle probabiliste : il prédit le mot suivant le plus probable dans une séquence, sans avoir une réelle compréhension du monde ou une notion de vérité. Pour une entreprise, s’appuyer sur des réponses potentiellement fausses peut entraîner des erreurs de décision critiques, des risques juridiques et une perte de confiance des utilisateurs.
De plus, les connaissances d’un LLM sont statiques, correspondant à un instantané des données sur lesquelles il a été entraîné. Il n’a pas accès aux informations postérieures à sa date de « fin de formation », ni aux données propriétaires et confidentielles de l’entreprise (rapports financiers récents, politiques internes, données clients, etc.). Cette déconnexion avec les informations en temps réel et spécifiques à l’organisation rend ses réponses souvent génériques, incomplètes ou tout simplement dépassées. Le déploiement d’un retrieval augmented generation pour entreprise vise précisément à résoudre ce double enjeu.
Contrôler la factualité : une approche par validation itérative
La réduction des hallucinations est un objectif central pour fiabiliser l’IA. Pour y parvenir, des architectures avancées vont au-delà de la simple récupération d’informations. Pour fournir un exemple concret, Algos a développé une IA de gouvernance, le CMLE Orchestrator, qui met en œuvre un processus de validation itératif. Après une première génération, un agent critique interne évalue la qualité de la réponse par rapport aux sources. Si la conformité n’est pas parfaite, le système ajuste sa stratégie et relance un cycle d’exécution jusqu’à obtenir un résultat optimal. Ce mécanisme de contrôle qualité systématique permet de garantir un taux d’hallucination inférieur à 1 %, une condition indispensable à un usage professionnel sécurisé.
Les avantages stratégiques du RAG pour l’organisation

Améliorer la pertinence des réponses et la confiance des utilisateurs
L’adoption d’un système de retrieval augmented generation pour entreprise procure des avantages stratégiques directs, le premier étant une amélioration spectaculaire de la qualité des réponses générées. En forçant le modèle de langage à fonder son raisonnement sur un corpus de documents validés par l’entreprise, le RAG garantit une pertinence contextuelle et une précision factuelle que les modèles généralistes ne peuvent atteindre. Les réponses ne sont plus des approximations plausibles, mais des synthèses fidèles des connaissances internes.
Cette fiabilité a un impact direct sur la confiance des utilisateurs. Les employés comme les clients peuvent interagir avec les systèmes d’IA en sachant que les informations fournies sont vérifiables. La plupart des architectures RAG permettent d’ailleurs d’afficher les sources exactes utilisées pour formuler une réponse. Cette traçabilité est essentielle : elle permet aux utilisateurs de vérifier l’information à la source, renforce la transparence du système et facilite l’audit des processus décisionnels automatisés. Comme le soulignent des études académiques, la capacité à réduire les hallucinations et à assurer la consistance factuelle est la promesse principale du RAG.
Les bénéfices pour l’organisation sont multiples et mesurables :
- Prise de décision accélérée : Les collaborateurs accèdent instantanément à des informations fiables et synthétisées, basées sur des référentiels complexes.
- Réduction des erreurs opérationnelles : En limitant les informations incorrectes, le RAG diminue les risques liés à de mauvaises décisions.
- Amélioration de l’autonomie des équipes : Les employés peuvent résoudre des problèmes complexes sans devoir systématiquement solliciter des experts internes.
- Adoption accrue des outils d’IA : La confiance dans la fiabilité des réponses encourage une utilisation plus large et plus créative de l’intelligence artificielle au sein de l’entreprise.
Comparaison avec le réglage fin (fine-tuning) d’un modèle
Pour personnaliser un modèle de langage, deux approches principales existent : le retrieval augmented generation et le réglage fin (fine-tuning). Bien que les deux visent à adapter le comportement d’un LLM aux besoins d’une entreprise, leurs mécanismes, coûts et cas d’usage sont fondamentalement différents. Il est crucial de comprendre leurs distinctions pour choisir la bonne stratégie.
Le fine-tuning consiste à poursuivre l’entraînement d’un modèle de fondation pré-entraîné sur un nouvel ensemble de données, plus petit et spécifique à un domaine. Ce processus ajuste les poids internes du réseau de neurones pour que le modèle acquière un style, un ton ou des connaissances spécialisées. Le RAG, en revanche, ne modifie pas le modèle lui-même. Il lui fournit des connaissances « à la volée » au moment de la requête, en extrayant des informations d’une source externe.
Le tableau suivant résume les principales différences entre ces deux approches.
| Critère | Approche RAG | Approche Réglage Fin (Fine-Tuning) |
|---|---|---|
| Objectif principal | Fournir des connaissances factuelles, à jour et vérifiables. | Adapter le style, le ton ou le comportement du modèle à une tâche spécifique. |
| Modification du modèle | Aucune. Le modèle de langage reste inchangé. | Modification profonde des poids internes du réseau de neurones. |
| Gestion des connaissances | Dynamique. Les connaissances peuvent être mises à jour en temps réel en modifiant la base de données externe. | Statique. Les nouvelles connaissances requièrent un ré-entraînement coûteux du modèle. |
| Coûts de calcul | Faibles à modérés (principalement pour l’indexation et l’inférence). | Élevés (nécessite des ressources GPU importantes pour l’entraînement). |
| Risque d’hallucination | Très faible, car les réponses sont ancrées dans des sources fournies. | Peut persister ou même être amplifié si les données d’entraînement sont bruitées. |
| Traçabilité | Élevée. Il est facile de citer les sources exactes utilisées pour la réponse. | Nulle. Il est impossible de savoir quelle partie des données d’entraînement a influencé une réponse. |
En pratique, ces deux techniques ne sont pas mutuellement exclusives et peuvent être combinées pour créer des systèmes d’IA encore plus performants.
Comprendre l’architecture RAG et ses composants clés

Le pipeline de données : de l’indexation à la récupération
Le fonctionnement d’un système de retrieval augmented generation pour entreprise repose sur un pipeline de traitement de données rigoureux qui se déroule en deux phases principales : l’indexation (effectuée en amont) et la récupération/génération (effectuée en temps réel à chaque requête).
La phase d’indexation prépare les connaissances de l’entreprise pour qu’elles soient interrogeables efficacement. Ce processus comprend plusieurs étapes clés :
- Chargement des données : Le système ingère des documents à partir de diverses sources (PDF, pages web, bases de données, etc.).
- Segmentation (Chunking) : Les documents sont découpés en segments de texte plus petits et gérables (chunks). La taille de ces segments est un paramètre critique : trop petits, ils peuvent perdre le contexte global ; trop grands, ils peuvent noyer l’information pertinente dans du bruit.
- Création des plongements (Embeddings) : Chaque segment de texte est transformé par un modèle de plongement sémantique en une représentation numérique, appelée vecteur. Ce vecteur capture le sens sémantique du texte.
- Indexation : Les vecteurs de tous les segments sont stockés et indexés dans une base de données spécialisée, le plus souvent une base de données vectorielle.
Cependant, cette approche standard présente des limites. Une segmentation textuelle simple peine à interpréter la structure des documents complexes (tableaux, graphiques) et peut briser des liens logiques entre les paragraphes. Pour y remédier, des solutions plus avancées émergent. À titre d’exemple, le moteur OmniSource Weaver d’Algos utilise un parser basé sur un LLM pour analyser la structure sémantique des documents avant de les segmenter, préservant ainsi l’intégrité des tableaux et des listes. Il met également en œuvre des techniques de Graph RAG, qui créent un graphe de connaissances pour relier les concepts entre eux, permettant une récupération d’informations beaucoup plus contextuelle et précise qu’une simple recherche de similarité. Une telle architecture d’orchestration de l’IA est fondamentale pour la pertinence.
L’interaction entre la base de données vectorielle et le modèle de langage
Au cœur de l’architecture RAG se trouve l’interaction dynamique entre la base de données vectorielle et le modèle de langage. C’est cette collaboration qui permet au système de fournir des réponses fondées sur des faits. Lorsqu’un utilisateur soumet une requête, le pipeline de récupération et de génération s’active en temps réel.
La requête de l’utilisateur est d’abord convertie en vecteur sémantique à l’aide du même modèle de plongement que celui utilisé lors de l’indexation. Le système effectue ensuite une recherche de similarité dans la base de données vectorielle pour trouver les vecteurs de segments de texte les plus « proches » sémantiquement de la requête. Ces segments correspondants, considérés comme les plus pertinents pour répondre à la question, sont alors extraits.
Ces extraits de texte sont ensuite insérés dans une invite (prompt) structurée, aux côtés de la question initiale de l’utilisateur. Cette « invite augmentée » est finalement envoyée au modèle de langage. Le LLM n’a plus à « imaginer » la réponse ; sa tâche est de synthétiser les informations factuelles qui lui ont été fournies dans le contexte pour formuler une réponse claire, précise et directement liée aux documents de l’entreprise. La qualité de ce processus est essentielle, et des bibliothèques de benchmarking pour la génération augmentée par récupération permettent d’évaluer et de comparer l’efficacité des différentes architectures.
Le tableau ci-dessous détaille les composants clés et leur rôle dans ce processus.
| Composant | Rôle principal | Implication technique |
|---|---|---|
| Modèle de plongement | Transformer le texte (requêtes et documents) en vecteurs numériques. | Le choix du modèle affecte la pertinence de la recherche sémantique. |
| Base de données vectorielle | Stocker et indexer des milliards de vecteurs pour une recherche de similarité rapide. | La scalabilité et la latence de la base de données sont des facteurs de performance critiques. |
| Algorithme de recherche | Identifier les segments de texte les plus pertinents pour une requête donnée. | Des algorithmes comme la recherche du plus proche voisin (ANN) sont utilisés pour optimiser la vitesse. |
| Modèle de langage (LLM) | Synthétiser le contexte fourni pour générer une réponse en langage naturel. | Le LLM doit être capable de suivre des instructions précises et de ne pas dévier des sources. |
Mettre en œuvre un système de retrieval augmented generation pour entreprise

Les étapes de préparation et de traitement des connaissances internes
La mise en œuvre réussie d’un retrieval augmented generation pour entreprise dépend moins de la complexité des modèles que de la qualité et de la préparation des données en amont. Un projet RAG est avant tout un projet de gestion des connaissances. La rigueur apportée à cette phase initiale est déterminante pour la performance finale du système.
Le processus doit suivre une méthodologie structurée pour garantir que les informations injectées dans le LLM sont fiables, pertinentes et sécurisées. Les étapes clés incluent :
- Identification et qualification des sources : Il s’agit de cartographier l’ensemble des référentiels documentaires de l’entreprise (GED, intranets, bases de données, CRM, etc.) et de sélectionner les sources qui feront autorité pour le système.
- Nettoyage et pré-traitement des données : Les documents bruts doivent être nettoyés pour supprimer les artefacts (marques de mise en page, textes inutiles) et normalisés pour assurer une consistance de format.
- Définition de la stratégie de segmentation : Il faut arbitrer la taille des segments (chunks) et la méthode de découpage (paragraphes, sections, taille fixe) en fonction de la nature des documents pour préserver le contexte sémantique.
- Mise en place d’un processus de mise à jour : Les connaissances de l’entreprise évoluent. Il est indispensable de définir un processus (manuel ou automatisé) pour synchroniser la base de connaissances du RAG avec les mises à jour des documents sources.
Pour structurer cette démarche, il est utile d’adopter un cadre de hiérarchisation des savoirs. À titre d’illustration, l’approche d’Algos s’appuie sur une hiérarchie de la connaissance stricte : le savoir interne de l’entreprise est toujours considéré comme la source de vérité prioritaire et souveraine. Il peut être enrichi de manière contrôlée par un savoir externe qualifié (bases de données académiques, sources réglementaires) uniquement lorsque cela est nécessaire. Les savoirs natifs du LLM ne servent alors que de moteur de raisonnement, et non de source de faits.
Choisir les technologies et les algorithmes de recherche adaptés
La construction d’une solution de retrieval augmented generation pour entreprise implique l’assemblage et la configuration d’une pile technologique cohérente. Le choix de chaque composant doit être guidé par les exigences de performance, de scalabilité, de sécurité et de coût du projet.
La pile technologique d’un système RAG se compose généralement de plusieurs briques logicielles :
- Modèles de plongement sémantique (Embedding Models) : Ces modèles transforment le texte en vecteurs. Le choix dépend de la langue, du domaine de spécialité et des contraintes de performance. Des modèles open-source ou des API commerciales sont disponibles.
- Bases de données vectorielles : Ces systèmes sont optimisés pour stocker et rechercher des vecteurs à grande échelle. Les options varient entre des solutions auto-hébergées, des services cloud managés ou des bibliothèques logicielles.
- Modèles de fondation (LLM) : Il s’agit du moteur de génération de texte. Le choix doit prendre en compte la capacité du modèle à synthétiser des informations, sa vitesse d’inférence, son coût et ses conditions de déploiement (API, sur site).
- Frameworks d’orchestration : Des bibliothèques comme LangChain ou LlamaIndex, ou des plateformes plus intégrées, simplifient l’assemblage et la gestion du pipeline RAG, de l’ingestion des données à la génération de la réponse.
Critères de sélection de la pile technologique RAG
Le choix des technologies ne doit pas être purement technique, mais aligné sur les objectifs métier et les contraintes de l’organisation. Plusieurs critères doivent être évalués :
- Performance et latence : Le temps de réponse total du système est-il compatible avec le cas d’usage (par exemple, un chatbot en temps réel) ?
- Scalabilité : L’architecture peut-elle supporter une augmentation du volume de documents et du nombre d’utilisateurs sans dégradation des performances ?
- Sécurité et souveraineté : Les données seront-elles traitées dans un environnement sécurisé et conforme aux réglementations (RGPD) ? Le déploiement peut-il être effectué sur une infrastructure souveraine ?
- Coût total de possession (TCO) : Au-delà des coûts de licence ou d’API, il faut évaluer les coûts d’infrastructure, de maintenance et de développement nécessaires.
- Flexibilité et interopérabilité : La solution s’intègre-t-elle facilement avec les systèmes d’information existants (GED, CRM, ERP) ?
Une plateforme IA pour entreprise bien conçue doit offrir des garanties sur l’ensemble de ces dimensions.
Cas d’usage concrets et applications métiers
Systèmes de questions-réponses sur les référentiels documentaires
L’application la plus immédiate et la plus répandue du retrieval augmented generation pour entreprise est la création de systèmes de questions-réponses (Question-Answering ou Q&A) intelligents. Ces systèmes permettent aux collaborateurs de « converser » avec leurs documents internes, transformant des milliers de pages de documentation statique en une base de connaissances interactive.
Au lieu de passer des heures à chercher une information spécifique dans des manuels, des rapports ou des politiques internes, les employés peuvent poser une question en langage naturel et obtenir une réponse synthétique et précise, avec un lien direct vers les documents sources. Cette capacité améliore radicalement l’efficacité opérationnelle et démocratise l’accès à l’information experte. L’utilisation de modèles multimodaux augmentés par la récupération permet même d’étendre ces capacités aux images et autres types de données.
Les applications métiers sont nombreuses et touchent tous les secteurs :
- Support technique : Un technicien peut demander « Quelle est la procédure pour réparer le composant X sur le modèle Y ? » et obtenir une réponse basée sur la documentation technique la plus récente.
- Ressources humaines : Un employé peut interroger l’intranet pour connaître les détails de la politique de congés ou les bénéfices de la mutuelle d’entreprise.
- Conformité réglementaire : Un analyste financier peut demander « Quelles sont les obligations de reporting pour la directive Z ? » et recevoir une synthèse des textes réglementaires applicables.
- Secteur de l’assurance : Un gestionnaire de sinistres peut rapidement trouver les clauses spécifiques d’un contrat complexe pour évaluer la couverture d’un client.
Des plateformes comme Omnisian, qui intègrent des mécanismes RAG avancés, permettent de déployer de tels assistants intelligents au sein des départements pour automatiser la recherche d’informations et libérer du temps pour des tâches à plus forte valeur ajoutée.
Personnalisation de l’expérience client et support augmenté
Au-delà des applications internes, le retrieval augmented generation pour entreprise est un levier puissant pour réinventer l’interaction client. En connectant un modèle de langage à des sources de données client (historique d’achats, tickets de support précédents) et à la base de connaissances produit, les entreprises peuvent déployer des agents conversationnels (chatbots) et des outils de support bien plus performants.
Ces systèmes « augmentés » peuvent fournir des réponses non seulement précises, mais aussi profondément personnalisées. Un client interagissant avec un chatbot de support peut recevoir une solution qui tient compte de son équipement spécifique, de son niveau d’abonnement et de ses interactions passées. Cela se traduit par une résolution plus rapide des problèmes, une réduction de la charge de travail des agents humains et une augmentation significative de la satisfaction client.
Exemple : Un chatbot de support pour un fournisseur de logiciels
Imaginons un client contactant le support via un chatbot : « Je n’arrive pas à exporter mon projet au format PDF depuis la dernière mise à jour. »
- Sans RAG : Le chatbot donne une réponse générique issue de sa FAQ : « Pour exporter, allez dans Fichier > Exporter > PDF. » Cette réponse est inutile si le problème est lié à la mise à jour.
- Avec RAG :
- Le système RAG récupère les informations du CRM : le client utilise la version « Pro » sur macOS et a installé la mise à jour 4.2 hier.
- Il interroge la base de connaissances techniques et trouve une note de version indiquant un bug connu avec l’export PDF sur macOS pour la version 4.2, avec une procédure de contournement.
- Le LLM synthétise ces éléments et génère une réponse personnalisée : « Bonjour, nous avons identifié un problème avec l’export PDF sur macOS dans la version 4.2 que vous utilisez. En attendant le correctif, voici la procédure temporaire pour exporter votre projet… »
Cette approche transforme une interaction frustrante en une expérience client positive et efficace, démontrant la valeur des solutions d’IA bien intégrées.
Gouvernance, optimisation et perspectives d’avenir
Piloter la performance : latence, précision et sécurité des données
Le déploiement d’un système de retrieval augmented generation pour entreprise en production ne s’arrête pas à sa construction technique. Il nécessite un pilotage continu pour garantir sa performance, sa fiabilité et sa sécurité sur le long terme. La mise en place d’indicateurs clés de performance (KPI) est indispensable pour mesurer et optimiser le système.
La performance d’un RAG est multidimensionnelle. La latence, ou temps de réponse, est cruciale pour l’expérience utilisateur. La pertinence de la récupération (retrieval precision) mesure la capacité du système à trouver les bons documents, tandis que la qualité de la génération évalue la fidélité de la réponse finale par rapport aux sources. Comme le souligne le NIST, l’évaluation des risques et des impacts de l’IA, y compris pour des technologies comme le RAG, devient une discipline à part entière.
Parallèlement, la sécurité des données est un enjeu non négociable. Le système RAG accède à des informations potentiellement sensibles ; il est donc impératif de mettre en place une gestion des droits d’accès stricte, garantissant que les utilisateurs ne peuvent obtenir des réponses que sur la base des documents auxquels ils sont autorisés à accéder. Pour répondre à cet enjeu, des garanties robustes sont nécessaires. Pour prendre un exemple concret, les solutions d’Algos assurent une sécurité de niveau entreprise grâce à un cloisonnement hermétique des données clients, un chiffrement systématique et la capacité à hériter des permissions des systèmes sources. Le choix d’une IA souveraine, avec un hébergement et des traitements opérés en France, est une garantie supplémentaire de conformité et de protection.
| Indicateur de performance | Définition | Enjeu pour l’entreprise |
|---|---|---|
| Latence (Temps de réponse) | Temps total écoulé entre la requête de l’utilisateur et la réception de la réponse complète. | Une latence trop élevée dégrade l’expérience utilisateur et peut rendre l’outil inutilisable pour des applications en temps réel. |
| Précision de la récupération | Pourcentage de documents pertinents parmi les documents extraits par le système. | Une faible précision « pollue » le contexte du LLM avec des informations non pertinentes, ce qui dégrade la qualité de la réponse finale. |
| Fidélité de la génération | Mesure de la conformité de la réponse générée par rapport aux informations contenues dans les documents sources. | Une faible fidélité signifie que le modèle hallucine ou déforme les faits, annulant le principal bénéfice du RAG. |
| Sécurité des accès | Respect des permissions et des droits d’accès aux documents pour chaque utilisateur. | Une faille de sécurité peut exposer des données confidentielles et entraîner des risques légaux et réputationnels majeurs. |
Une gouvernance de l’IA efficace impose de monitorer ces indicateurs en continu.
L’évolution des modèles et l’hybridation des approches
Le domaine du retrieval augmented generation est en évolution rapide, porté par les progrès constants de la recherche en intelligence artificielle. L’avenir de cette technologie s’oriente vers des systèmes plus sophistiqués, plus efficaces et mieux intégrés dans des architectures cognitives complexes.
La recherche se concentre sur plusieurs axes d’amélioration. Les algorithmes de récupération deviennent plus intelligents, capables de comprendre des requêtes plus longues et de décomposer des questions complexes en plusieurs sous-questions. Des techniques de « reranking » affinent la sélection des documents pour ne présenter au LLM que les informations les plus cruciales. L’optimisation du contexte injecté dans l’invite est également un domaine clé, visant à maximiser la densité d’information pertinente tout en respectant la fenêtre de contexte limitée des modèles. La standardisation des architectures, comme le promeut l’Open Platform for Enterprise AI (OPEA), facilitera le déploiement de solutions RAG robustes.
À l’avenir, les frontières entre le RAG et le fine-tuning devraient s’estomper au profit d’approches hybrides. Un modèle pourrait être finement réglé pour comprendre le jargon spécifique d’une entreprise, puis couplé à un système RAG pour accéder aux connaissances factuelles en temps réel. Cette combinaison permettrait de tirer le meilleur des deux mondes.
Les perspectives d’évolution incluent :
- Le RAG conversationnel : Des systèmes capables de maintenir le contexte sur plusieurs tours de conversation pour des dialogues fluides et pertinents.
- Le RAG multimodal : L’extension de la récupération d’informations aux images, aux vidéos et aux données tabulaires pour des réponses plus riches.
- Les architectures agentiques : L’intégration du RAG comme un outil fondamental au sein d’architectures d’agents IA autonomes, où un agent peut décider de lui-même quand et comment interroger une base de connaissances pour accomplir une tâche complexe.
- L’optimisation de la chaîne de traitement : Des efforts continus sont faits pour améliorer chaque maillon de la chaîne, comme le démontrent les recherches sur des modèles comme LinkBERT qui pré-entraînent les modèles avec des liens entre documents pour améliorer la compréhension contextuelle.
En conclusion, le retrieval augmented generation pour entreprise n’est pas une simple technique, mais un changement de paradigme fondamental. Il constitue la pierre angulaire d’une intelligence artificielle d’entreprise fiable, gouvernée et véritablement utile, capable de transformer la manière dont les organisations exploitent leur capital le plus précieux : la connaissance.
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